Depuis la fin du mois de juin, la canicule perturbe tout le pays. Selon les spécialistes, ces épisodes de fortes chaleurs sont amenées à se répéter de plus en plus fréquemment en France, et ce principalement à cause du réchauffement climatique. Dans ces conditions et sans mesures adéquates, il est très difficile de travailler, notamment dans les cabinets d'orthodontie. Il devient quasiment impossible pour le praticien ou les assistantes dentaires de mettre des gants, et il est très pénible pour les patients d'attendre dans la salle d'attente. Dans les entreprises, rappelons que c'est à l'employeur de veiller à la sécurité de ses salariés et de protéger leur santé face aux hausses de températures (Code du travail, article L 4121-1).

Voici les mesures qui doivent être mises en place par les employeurs en cas de pics de chaleur :

1. Mettre à la disposition de ses salariés de l’eau potable fraîche (à proximité des postes de travail si possible) : il faut boire au minimum 1,5 litres d'eau par jour.
Il est conseillé d'avoir un réfrigérateur sur le lieu de travail pour conserver les boissons au frais. Ce dernier sera également très utile pour protéger vos colles orthodontiques et vos silicones qui ne supportent pas des températures supérieures à 25 °C. Cela évitera le désagrément d'avoir des décollements à répétition et des empreintes déformées.

2. Veiller à ce que, dans les locaux fermés où le personnel est appelé à séjourner, l’air soit renouvelée de façon à éviter les élévations exagérées de température : vous pouvez laisser ouvertes les fenêtres la nuit ou très tôt le matin lorsque cela est possible et munir vos ouvertures de stores contre le soleil.

3. Mettre à la disposition des salariés des moyens utiles de protection (ventilateurs d’appoint, brumisateurs d’eau minérale, stores extérieurs, climatiseurs, etc …).

4. Adapter les horaires de travail dans la mesure du possible, comme par exemple commencer plus tôt lorsqu'il fait encore frais, pour finir plus tôt afin de ne pas rester toute l'après-midi dans des conditions de travail pénibles.
En cas de vague de chaleur prévue, vos patients accepteront volontiers de « venir à la fraîche » tôt le matin.

5. Organiser des pauses supplémentaires aux heures les plus chaudes, si possible dans un lieu plus frais.

6. Informer tous les travailleurs des risques, des moyens de prévention, des signes et symptômes du coup de chaleur  (vertiges, irritabilité, fatigue, absence d'appétit, température corporelle).

Que risque l'employeur s'il ne tient pas compte de ces mesures ?

-Avant un accident de travail en période de chaleur :
Si le salarié estime que l'employeur n'a pas tenu compte de ces mesures et que, de ce fait, il se retrouve exposé à un danger grave (par exemple un risque de blessure par manque de concentration due à la chaleur ou un risque d'avoir une insolation), il peut exercer son droit de retrait. Il ne subira dans ce cas aucune retenue de salaire.

-Après un accident de travail en période de chaleur :
Si le danger de canicule était connu et que l'employeur (en l'occurrence l'orthodontiste) n'a pas pris de mesures préventives, et que le salarié se retrouve victime d 'un accident de travail ou d'une maladie professionnelle à cause de la chaleur, l’employeur peut être accusé de faute inexcusable (article L4131-4 du Code du Travail). Ce dernier est alors susceptible d’encourir une peine relevant du droit prud’homal, voire pénal.

En conclusion, comme le dit l'adage « mieux vaut prévenir que guérir ».